Kirmizi Beyas
J'ai ajouté quelques photos à l'album "au fil des jours" ainsi que quelques vues de galatasaray ( mon "unif" comme disent les Belges ).
Parler de la contingence de mon existence semble bien déplacé à l'heure où la grippe aviaire rôde, où les risques sismiques menacent et où les barbus kamikazes complotent, tapis dans l'ombre. Cependant, faisant fi de la noirceur de ce monde, je m'en vais vous narrer ma folle existence d'istambouliote.
Le week-end dernier, je me suis tapé 1h30 de bus pour aller à l'Ataturk stadyum, magnifique stade de 85000 places ou j'ai pu voir le match Turkiye-Alamanya ( turquie-allemagne). La réputations des supporters turcs n'est pas usurpée, ils savent mettre l'ambiance et ne sont pas là pour rigoler. Mon vocabulaire turc s'est ainsi étoffé des mots " rouge", "blanc", "ensemble" et "champion". Le foot est vraiment une religion ici ; autant les turcs que je croise n'ont rien à foutre de mon avis sur leur entrée dans l'UE, autant le fait de savoir si je préfère Galatasaray à Fenerbachce leur paraît important. Parler de foot, quand bien même je n'y connaît rien ( la barrière de la langue cache mon inculture footballistique) est un bon moyen de faire des rencontres ; je citerai le cas d'Omer, le vigile de la supérette du coin qui vient saluer chaque fois qu'il me vois et s'est mis en tête de m'apprendre les rudiments du turc.
Un mot sur l'université galatasaray. Les photos parlent d'elles-même pour ce qui touche à la beauté des lieux ; mais les cours ne sont pas en reste, et pour la plupart passionnants. J'ai choisi des enseignements d'histoire de l'empire ottoman, de sociologie des religions et d'anthropologie qui me plaisent beaucoup, auxquels s'ajoutent des cours de turcs et d'autres magistraux moins fun. L'équipe de l'université est très ouverte et sympathique et le tutoiement est de rigueur.
Comme je n'avais pas cours hier, j'ai passé ma matinée ( 9hoo-14hoo quand même) au grand bazaar en compagnie d'un couple d'amis ici depuis longtemps. Dans des allées couvertes s'entendant sur plusieurs kilomètres carré abondent les échoppes bigarrées, allant des vendeurs de bonçuk ( porte-bonheur en verre évoquant un oeil) aux classieux magasins des orfèvres syriaques ou arméniens.